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mardi 6 juin 2023

La filière mode et luxe mène une vaste campagne pour attirer les talents et faire connaître tous ses métiers

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Tribune Guillaume de Seynes, président de Comité Stratégique de filière (CSF) Mode et Luxe.

Après une forte période de forte mutation qui a vu ses effectifs fondre en 30 ans, la filière Mode et Luxe française, de nouveau en croissance – voire en très forte croissance depuis 15 ans pour le secteur de la maroquinerie – doit réinventer en urgence des moyens pour accompagner le mouvement dans un secteur très hétérogène, réparti sur tous les territoires.
Plus que jamais, il nous semble indispensable de regarder l’avenir avec confiance et mettre l’accent sur les formations essentielles pour conserver nos compétences, former une relève et accompagner notre tissu industriel pour relocaliser certains savoir-faire et gagner en compétitivité.
Ce point a été identifié par la filière dans son ensemble comme le premier des axes structurants du Comité Stratégique Mode et Luxe.

Plusieurs groupes de travail dédiés ont été créés pour mutualiser les efforts sectoriels dans ce domaine.

Les besoins sont évalués à près de 10.000 postes techniques à pourvoir par an dans les prochaines années

Un quart des salariés partiront à la retraite dans les 10 prochaines années auxquels s’ajoutent les créations d’emplois.  Cette tendance générale à la hausse s’inscrit par ailleurs dans une géographie de tensions d’emplois inter-industrielle, d’assèchement de gisements de compétences et une image dégradée des métiers techniques.
Si l’urgence actuelle de la demande commande d’avancer rapidement et de s’appuyer sur les savoirs-faire bien présents, il s’agit en amont d’évaluer au plus juste les besoins réels et leurs typologies de métiers et d’ajuster les formations.  C’est pourquoi, le CSF Mode et Luxe a demandé à l’Opco2i de financer une étude prospective nationale sur les besoins en formation et compétences qui pourrait notamment déboucher sur une future convention avec le Ministère de l’Éducation Nationale. La détermination des besoins est en effet la pierre angulaire des actions qui vont être déployées. 

En parallèle, la campagne nationale de communication sur l’attractivité des métiers techniques des 8 branches de la filière Mode et du Luxe se poursuit. Conçue dans la durée, initiée il y a 3 ans, « Savoir pour Faire » se décline depuis janvier 2022 autour du thème « une rencontre, un métier ». Un site Internet, des podcasts, des films, une cvthèque, une carte de formation interactive, un Chatbot, des kits dédiés aux conseillers d’orientation pour aider à l’orientation vers nos métiers techniques… (https://www.savoirpourfaire.fr).
Que ce soit en formation initiale, continue ou en reconversion, la filière Mode et Luxe offre un éventail de plus de 250 métiers et de parcours professionnels divers.

Les savoir-faire traditionnels ont évolué et intègrent aujourd’hui les questions liées à la mode plus durable, des avancées technologiques pointues (CAO, impression 3D…)

Outils, techniques de fabrication, matières premières sont ainsi repensées.  Ces avancées concernent toutes les filières ( Arts de la table, Bijouterie, Joaillerie & Orfèvrerie, Chaussure, Couture & Habillement, Cuir, Horlogerie, Maroquinerie et Textile), transforment les métiers et en font naitre de nouveaux.

Avec des logiciels spécifiques, il s’agit d’aider à automatiser la chaîne d’approvisionnement
et accélérer les processus de production, de fabriquer des vêtements de manière plus rapide et agile, pour non seulement accélérer le processus de prototypage, mais aussi assurer plus de personnalisation et moins de gaspillage. C’est le métier même de prototypiste qui est ainsi transformé.

De même,  grâce à des programmes de conception assistée , il est désormais possible de créer intégralement des bijoux conçus grâce à l’impression 3D, d’imprimer des moules façonnés à la main préalablement numérisés dans le domaine de l’horlogerie, de proposer des prototypes de chaussures ….  Dans le secteur de fabrication textile plus largement, que ce soit pour la mode ou pour des usages techniques industriels, les entreprises  et start-up  multiplient les innovations pour concevoir les tissus de demain (matières, couleurs, fonctionnalités avancées,) recherchant de nouveaux profils en production.

Nombre de nouveaux métiers voient le jour autour de la data

Le secteur de la mode est pionnier dans les développements dans le « métaverse ». Certaines marques créent des départements dédiés pour développer des vêtements 3D virtuels … A ces nouveaux métiers s’ajoutent tous ceux, couplés à l’Intelligence artificielle et à la prédiction des tendances, de la vente et des showrooms en ligne dans un milieu ou le « Phygital » devient la norme.

Ainsi, dans le domaine de l’habillement, où les métiers de la vente et du management représentent un nombre important d’emplois, les métiers se réinventent.

Par ailleurs, si la filière s’investit un peu plus chaque jour dans les transformations technologiques au service de la création, les questions de mode durable, (RSE, RSO) sont devenues incontournables portant avec elle de nouveaux métiers.

Matériaux utilisés, durabilité, possibilité de recyclage des produits, méthodes de conception et de production, quantités, transport… jusqu’à la vente ou la présentation des collections, tout est réinterrogé.

Ces interrogations transforment positivement notre société et notre industrie, mais les savoir-faire et l’humain restent profondément inscrits au coeur de la filière. Ils en constituent son ADN. Parfois automatisés et même repensés, les gestes ancestraux des artisans demeurent  déterminants. Leur connaissance et expertise sont les fondements de toutes ces avancées. Aujourd’hui, de nombreuses formations permettent d’aborder ces métiers de demain et la transmission des savoir est au centre des enjeux des entreprises.

Qu’il s’agisse d’une reconversion ou d’un choix d’avenir pour les jeunes, les opportunités sont nombreuses dans ce domaine. De nombreuses écoles dispensent des formations en rapport avec l’émergence de ces nouvelles technologies : l’ENSAIT, La Fabrique, La Haute Ecole de Joaillerie, l’IFM, le lycée Turquetil, le lycée de la mode. Ce sont des métiers très qualifiés, exigeants, qui s’appuient sur des formations d’excellence, inscrites dans la durée.

En conclusion, les industries manufacturières innovent en permanence et cela se traduit par la fabrication de nouveaux produits, la création de nouveaux process et l’utilisation de nouvelles matières premières, nécessitant autant de montées en compétences des salariés sur l’ensemble du cycle de vie du produit. Du fait de la numérisation des processus et de l’émergence de l’industrie 4.0, les salariés vont devoir être formés aux nouvelles compétences associées. Afin de répondre à la demande de leurs clients et d’assurer leur conformité vis-à-vis des règlementations qui se renforcent, les entreprises de l’industrie travaillent à la réduction des impacts environnementaux sur l’ensemble du cycle de vie de leurs produits notamment grâce à l’écoconception. Enfin les entreprises s’attellent également à inscrire leurs activités au sein d’économies circulaires en développant l’utilisation de matériaux recyclés.

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