Depuis 10 ans, des cursus émergent pour former des responsables rémunération et avantages sociaux. Les formations RH présentent quasi toutes un module spécialisé. Néanmoins, des candidats aux parcours éclectiques peuvent aussi tirer leur épingle du jeu.
Face à la demande croissante des entreprises en terme de recrutement de responsable rémunérations et avantages sociaux, existe-t-il des formations à même de produire des candidats à la hauteur des exigences ? Nicolas Blettner, Practice Manager chez PageGroup, observe une émergence de formations académiques depuis 5 à 10 ans et, en parallèle, une montée en puissance des profils qui sortent de ces cursus. «Aujourd’hui, des masters sont spécialisés en comp and ben, précise Jean-Philippe Gouin associé capital humain chez Deloitte. Et tous les masters RH intègrent à un moment donné un module ou quelques heures de cours sur le sujet. Quelques cabinets, comme Deloitte, forment également sur ces sujets.»
Bagages académiques éclectiques acceptés
Sophie Hauret, Associate Business Director chez Robert Half, explique néanmoins que les responsables rémunérations et avantages sociaux présentent souvent des bagages académiques très éclectiques avec une spécialisation sur le tard. «La forte appétence pour les chiffres et la nécessaire crédibilité sur les questions financières amènent les profils financiers à opter pour cette carrière», ajoute-t-elle. C’est notamment le cas des candidats ayant un parcours financier (MSG, maîtrise statistiques, maîtrise d’économie/économétrie, actuariat). Néanmoins pour prétendre à ce poste, un candidat peut sortir d’école de commerce avec une spécialité RH ou être issu d’un parcours universitaire plus classique (RH, juridique, fiscal). Selon l’experte, beaucoup de professionnels ont également suivi une spécialisation à la suite d’un M2 : MBA en mobilité internationale (ENS Cachan, Institut Magellan) ou certification par WorldatWork : Global Rémunération Professional (GRP).
Être carré et psychologue à la fois
En matière de qualités, les professionnels du recrutement s’accordent à dire qu’il faut posséder un certain talent de psychologue et des compétences comportementales, car un des rôles sera de jouer sur la motivation des salariés. «Il faut se montrer ouvert d’esprit et ouvert à l’international», souligne l’expert de chez Deloitte. Mais le responsable comp and ben doit aussi se montrer très carré. « Une très bonne maîtrise des chiffres et des tableaux Excel (croisés dynamiques et autres tableaux complexes)» est par exemple requise, selon Nicolas Blettner. Il ajoute à cela, «une forte capacité d’analyse pour faire parler les statistiques et déterminer la bonne politique C&B et influencer sur les enjeux de l’entreprise» ainsi qu’une «bonne connaissance du cadre législatif (France et international) pour déployer efficacement les politiques C&B au niveau global d’un groupe.»
Chloé Goudenhooft