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vendredi 26 avril 2024

Le formateur, ce «co-apprenaute» en herbe

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Le 22 septembre dernier, le CFA IGS organisait son colloque RH annuel sur le thème « Digital learning & Réforme de la formation professionnelle ». Suite à la loi du 5 mars 2014, les entreprises doivent passer d’une logique d’obligation de dépenses à celle d’une obligation de formation, de certification et d’évaluation. Parallèlement, la culture de l’apprentissage change au rythme de l’appropriation par les salariés des nouvelles technologies.

 

 

Chez Airbus, les techniciens sont désormais instruits dans le Cloud. «Dès qu’un avion est vendu, des mécaniciens et des pilotes doivent suivre des cours, explique Denis Florean, Learning Subkect Matter Expert IBM, Afin de maîtriser les coûts et de pouvoir former les équipes partout dans le monde, Airbus a mis en place des programmes qui peuvent être suivis partout dans le monde notamment grâce à des podcasts.» De son côté Pôle emploi a a lancé son MOOC, cours massif en ligne, pour aider les chômeurs à retrouver un emploi, dans une logique d’entraide. Ainsi 6 500 personnes ont pu suivre en même temps une formation et interagir entre elles. Opération concluante et l’Emploi Store a été ouvert en juillet dernier ; 40 000 conseillers ont été formés en deux jours pour répondre aux attentes. Le Digital learning « devient-il le nouvel essor de la formation professionnelle continue ? » Les outils digitaux sont désormais disponibles au sein des grandes entreprises ou PME ; reste à mettre en place la culture digitale. Sans vouloir une révolution numérique immédiate, les organisations doivent commencer par résoudre petit à petit des problématiques business et prouver que les échanges en ligne sont opérationnels. «La formation doit être inscrite dans un projet d’entreprise grâce à des contenus opérants, qui répondent bien entendu à une obligation légale mais également à une montée en compétences des équipes», affirme Élise Wack, directrice formation, développement des compétences et qualité SSP. Elle poursuit : «Il y a là un vrai pari d’associer de la formation à des compétences par le biais de CQP [Certificat de Qualification Professionnelle ]». Aujourd’hui le salarié est devenu un client de la formation, multicanal, exhaustive, et enrichie par la communication transversale du collaborateur.

 

 

Le rôle du formateur métamorphosé

 

 

Marc Dennery, directeur associé C-Campus, avance : «On est passé de la formation en stocks à la formation en flux. Mais attention, tout le monde n’est pas capable de se former tout seul. On est passé d’un système où l’on paie l’heure de formation à un système où l’on paie l’augmentation des compétences. Les portails de formation, à l’instar d’Openclassrooms, vont se développer de plus en plus pour actualiser les connaissances et échanger avec sa communauté de métier. Cela ne peut fonctionner qu’à la condition de mettre en place un accompagnement sur le terrain.» Le formateur voit par conséquent son rôle évoluer et devient, selon Marc Dennery, un «co-apprenaute» c’est-à-dire apprenant-éduquant-internaute. «Internet permet de co-apprendre et le formateur n’est plus sachant, l’expert, mais devient un médiateur. Son rôle est d’amener celui qui ne sait pas vers le savoir, précise-t-il, Il doit aider le stagiaire à se fixer des objectifs d’apprentissage, conseiller sur le choix des activités à suivre et flécher les parcours du savoir. C’est à lui de planifier l’apprentissage et de faire des retours en matière de progression.»

Le RH numérique voit le collaborateur comme un client qu’il doit satisfaire. «Les gestionnaires de la formation et les formateurs permanents vont encore avoir du boulot car les salariés ont besoin de tuteurs, de référents, de maîtres de compagnonnage», affirme Marc Dennery. L’apprentissage entre pairs nécessitera toujours de s’appuyer sur le maillon le plus près du terrain.

 

 

 

Christel Lambolez

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