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jeudi 18 avril 2024

Transitions énergétique et numérique: urgence de formations adaptées … et imbriquées

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Le Medef a présenté le 22 juin dernier une étude qualitative, conduite par le cabinet Sémaphores, sur l’impact des transitions verte et numérique sur les entreprises, en particulier sur les emplois, les besoins en compétences et les besoins de formation.

 

Les entreprises ont conscience de l’aspect stratégique des transitions numérique et énergétique au sein de leur business. Ces mutations, solidaires l’une de l’autre, impacteront les métiers qui devront s’orienter vers plus de transversalité. Mais les dirigeants reconnaissent manquer d’exemples pour mener à bien ces transformations.

 

Comment les PME et ETI appréhendent-elles les transitions énergétique et numérique au sein de leur stratégie ? C’est pour répondre à cette question que le Medef a lancé une étude d’impact, conduite par le cabinet Sémaphores. L’objectif, pour le mouvement, était de réaliser une lecture de ce qui existe sur le sujet et de mettre en perspective ce qui manque afin de devenir un accélérateur dans le domaine. Résultat : les entreprises ont conscience de l’importance de ces changements, mais ne savent pas comment les appréhender et sont en demande de conseils et de « good practices ».
Dans le cas de la transition verte néanmoins, l’aspect normatif du domaine les aide du fait des réglementations et des échéances à respecter. Par exemple, l’article 173 de la Loi de transition énergétique, dans la partie « Assurer les transitions professionnelles », les a incitées à communiquer des informations sur leur gestion des risques liés au climat dès le 31 décembre 2016. La dernière feuille de route en date a été remise à Matignon à la mi-juin par Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire. Elle sera révélée le 4 juillet lors de la déclaration de politique générale du Premier ministre Édouard Philippe. Cela dit, cette normalisation ne répond pas à tous les aspects de la transition verte.  C’est une adaptation de court terme, mais au moins il y a un chemin à suivre», explique Florence Poivey, présidente de la fédération de la plasturgie et présidente de la commission Education, formation et insertion du Medef .

 

 

Les enjeux de la formation

 

 

En revanche, les entreprises se sentent dépourvues quand il s’agit d’opérer la transformation numérique car n’y a pas de route balisée. Or, l’impact concerne de nombreux aspects, de l’organisation du travail au décloisonnement des métiers. Ce décloisonnement touche même jusqu’à ces deux types de transformations, qui s’articulent l’une à l’autre. Le Medef site par exemple la société bretonne Deltadore, spécialiste du pilotage de la consommation d’énergie dans le bâtiment, qui utilise la domotique pour réduire la consommation.
Face à ces nouveautés, les demandes en matière de formations sur des besoins concrets en lien avec des marchés précis sont fortes. Par exemple en commerce, les sociétés veulent former le vendeur 2.0, mais elles ne savent pas où trouver ce genre de programme, alors qu’il existe tout un tas de cursus généralistes sur le numérique. «Il y a un problème de définition de l’offre, reconnaît Carine Seiler, consultante du cabinet Sémaphores. Une dialectique doit se construire pour que l’offre réponde mieux à la demande.» Des start-up, néanmoins, proposent des réponses précises dans le domaine et permettent de combler un manque, mais ce n’est pas suffisant.
Outre le besoin en technicité, l’étude révèle un besoin en compétences transversales. Cela concerne aussi bien les dirigeants, responsables du changement global de leur entreprise, que les managers, artisans de cette transformation au sein de leur société. Pour cela, le Medef souligne l’importance d’apprendre aux élèves à faire preuve d’agilité et de transversalité dès le plus jeune âge. Le mouvement a publié dans ce sens un manifeste à l’attention de l’Éducation nationale, du supérieur et de l’apprentissage. L’objectif est de faire en sorte que les jeunes générations soient à même de se confronter au changement permanent au sein de l’entreprise.

 

 

Le Medef se mobilise

 

 

 

De son côté, le Medef a décidé de mettre en œuvre un plan d’action avec différents acteurs : branches professionnelles, Medef territoriaux, organisations syndicales, organismes de formation, DGEFP, Pôle emploi, Apec, Cereq, conseils de régions, enseignement supérieur et ministères. Outre un benchmark international réalisé pour identifier les bonnes pratiques en terme de transition numérique, le mouvement a lancé un Mooc appelé Métamorphose. «C’est un programme réalisé en partenariat avec le Cnam, explique Olivier Midière, conseiller de Pierre Gattaz et ambassadeur Medef pour le numérique. Il permet aux entreprises de comprendre et d’appréhender ces évolutions, de les aider à changer leur modèle économique et de mieux s’internationaliser. Il s’agit de transformer d’abord les dirigeants, puis les collaborateurs. » Un outil d’autodiagnostic a également été mis en place pour évaluer où en est l’entreprise dans l’organisation de son système d’information. «C’est un outil en marque blanche, explique Alain Druelle, direction de l’Éducation et de la Formation. De notre côté, cela nous permet de récolter du flux d’info et de construire de la Data pour mieux anticiper les besoins.» Point d’orgue de ces actions, la création d’un programme d’incubation et d’accélération des TPE-PME dans le cadre de la transformation numérique devrait être annoncée en septembre 2017.

 

Chloé Goudenhooft

 

 

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