chômage – JOBSFERIC leader d'info sur les métiers et entreprises du futur https://www.jobsferic.fr JOBSFERIC média sur l'avenir des métiers et l'innovation RH Wed, 17 Apr 2024 16:32:44 +0000 fr-FR hourly 1 MYOB https://www.jobsferic.fr/wp-content/uploads/2020/11/JOBSFERIC_Logo2020_72dpi_RVB-150x150.jpg chômage – JOBSFERIC leader d'info sur les métiers et entreprises du futur https://www.jobsferic.fr 32 32 Travail : la crise est finie… https://www.jobsferic.fr/travail-la-crise-est-finie/ https://www.jobsferic.fr/travail-la-crise-est-finie/#respond Mon, 13 Mar 2017 07:28:07 +0000 http://www.local.jobsferic.fr/travail-la-crise-est-finie/ Par Pascal Bouchard, fondateur de ToutEduc.

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Depuis 40 ans au moins, les politiques travaillent à la fin du chômage de masse, qui ne cesse d’augmenter, même si parfois la courbe s’infléchit… Il serait temps de prendre le contre-pied d’une logique vouée à l’échec. Nous ne sommes pas en crise, le chômage de masse est l’état normal d’une société en paix. Nous l’avons oublié. Le XIXème siècle a commencé par réquisitionner tous les hommes disponibles avant de les noyer dans la Bérézina, la génération suivante a dû travailler pour deux. Puis est venue la révolution industrielle, avec déjà un surplus de main d’œuvre que les ateliers nationaux ne suffisaient pas à résorber, avant que deux guerres mondiales ne déciment les forces productives et les outils de production. Leur reconstitution a demandé trois décennies et l’importation de jeunes hommes d’outre-Méditerranée. C’était une situation de crise. Nous en sommes durablement sortis, et il conviendrait de s’en réjouir si nous avions pris le soin, et le temps, de repenser notre relation au travail.

La question se pose depuis les Magdaléniens au moins. Aucune tribu, aucune clan ne peut survivre sans avoir au moins autant de bras qu’il en faut pour chasser, cueillir, mais aussi protéger les stocks, les réserves constituées pour les mauvais jours. Et dans l’idéal, elle en a plus qu’il n’en faut, ce qui laisse le loisir de peindre les murs. A Rome, la plèbe vit de l’équivalent des assedic, le panier de pain que leur distribuent les patriciens quand ils ne leur offrent pas des jeux. Au Moyen-âge, et jusqu’à la Révolution, les puînés vont dans les couvents. Certains produisent des richesses, copient des manuscrits, mais beaucoup prient, ce qui est sans doute très utile à leurs contemporains, mais ne contribue pas à l’accroissement du PIB… D’autres, parmi les bras surnuméraires vont à la Cour des miracles, là où les aveugles retrouvent la vue le soir après que leur handicap a ému le bourgeois. Et beaucoup d’autres vont dans la forêt, ils détroussent ceux qui s’y risquent, une forme de redistribution que Robin Hood a théorisée.

Notre relation au travail est pour le moins paradoxale. Il n’est pas de plus grand malheur que de pointer à Pôle emploi, donc de ne pas travailler et pas de plus grand bonheur que de ne pas travailler, de paresser sous les cocotiers, de bronzer sur le sable fin des tropiques; la grande espérance est de prendre sa retraite au plus tôt. Nous sommes incapables de penser le travail, et là encore, il faut remonter aux origines.

L’Homme est un « singe nu », promis à une mort certaine s’il est seul. Nous avons des besoins infinis, nous avons froid, la pluie nous transperce, le soleil nous aveugle, les serpents et les araignées nous mordent, les lions et les loups nous dévorent, nous avons besoin d’une alimentation diversifiée, du sel que nous ne trouvons pas dans la terre, des herbes qui soignent et que seuls connaissent les sages… Diogène peut bien casser son écuelle, vivre comme un chien, il est au cœur d’une grande ville, il profite d’un minimum que lui assurent ses contemporains.

Nos besoins étant divers, chacun d’entre nous doit se spécialiser de façon que tous soient couverts. Les uns seront chasseurs, d’autres cueilleurs, certains auront l’œil pour trouver des champignons, et reconnaître ceux qui sont bons à manger, et d’autres savent entretenir le feu qui fume les viandes et permet de les conserver. C’est sans doute pourquoi l’orientation professionnelle est l’un des plus vieux métiers du monde, et pourquoi la fiction, qui nous permet de nous projeter dans la tête d’autrui, d’imaginer un avenir qui soit fonction des autres, est le propre de l’Homme. Nous avons besoin des autres, mais il faut que les autres aient besoin de nous. Je dois, par mon travail, à la sueur de mon front, gagner la reconnaissance de tous ceux dont j’attends qu’ils me donnent les moyens de vivre. Je dois donc satisfaire un de leurs besoins, et le salaire que je percevrai en échange est un droit de tirage sur l’ensemble des productions de mes congénères. L’argent, souvent méprisé, est une magnifique invention qui contribue à notre humanité, faut-il dire notre humanitude ?, marque de notre appartenance solidaire à une seule et même espèce.

Mais en même temps qu’il assure notre dignité, le travail s’abolit lui-même, recherche sa fin. Le maçon qui a fini de construire une maison n’a plus à la construire et se retrouve au chômage. Le but du travail, c’est de ne plus travailler … jusqu’à ce qu’une autre famille fasse savoir qu’elle a, elle aussi, besoin d’une maison. Le travail n’a de sens que s’il répond à un besoin, lequel a vocation à s’évanouir. Peut-être faut-il distinguer deux types de besoins. Certains se renouvellent nécessairement. Nous avons faim tous les jours, et le boulanger devra donc pétrir chaque matin. S’il est avéré que le nombre des boulangers excède la demande, la réduction du temps de travail, à 35h, ou à 32, ou à 28…, a du sens. Un tel partage, mécanique de la charge de travail, répondant à la régularité du retour de l’appétit, n’en a aucun lorsque le besoin est intermittent, quand il a été créé et qu’il disparaît une fois satisfait, jusqu’à ce que l’imagination de nos ingénieurs, de nos responsables marketing, de nos publicitaires en crée un autre. Nous sommes alors dans une forme d’intermittence du travail, et l’ajustement de la quantité de bras disponibles à la satisfaction de la demande devrait plutôt s’inspirer du spectacle vivant, avec ses périodes de grande intensité, et ses plages d’inactivité, où la rêverie est peut-être la forme de la production la plus adéquate puisqu’elle permet d’envisager des besoins auxquels nul n’avait pensé jusque là.

Le « revenu universel » serait-il un outil, sans doute imparfait, mais moins naïf que les 35h, pour envisager un nouveau rapport au travail, puisque la crise est finie ?

Pascal Bouchard

Pascal Bouchard, journaliste spécialisé en éducation, auteur de « Ce que vivre m’a appris, éloge de la médiocrité, du politiquement correct et de la bien-pensance » (Fabert).

Il est le fondateur de ToutEduc.  Il a été producteur sur France-Culture d’émissions consacrées à l’innovation pédagogique (1984-1997), et co-fondateur et rédacteur en chef de l’AEF, agence de presse spécialisée (1998-2008). 

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Europe : le social fait son grand retour https://www.jobsferic.fr/europe-le-social-fait-son-grand-retour/ https://www.jobsferic.fr/europe-le-social-fait-son-grand-retour/#respond Tue, 13 Jan 2015 11:02:02 +0000 http://www.local.jobsferic.fr/europe-le-social-fait-son-grand-retour/ Nouvelle Commission européenne.

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Jean-Claude Juncker est aux manet­tes depuis le 1er novembre. Celui qui a remplacé José Manuel Barroso – qui a officié pendant dix ans à la tête de l’exécutif européen – porte sur ses épaules les attentes de renouveau manifestées par les élections européennes de mai dernier, avec le succès remporté par les eurosceptiques et les europhobes. Le renouveau, Jean-Claude Juncker l’a incarné, comme tous les autres candidats à ce poste avec lui, lorsqu’ils sont parvenus à imposer aux gouvernements des Vingt-Huit que le futur chef de l’Exécutif sorte, d’une certaine façon, des urnes européennes de façon à ce qu’il bénéficie d’une assise plus démocratique. Et de fait, l’ancien premier ministre luxembourgeois, président de l’Eurogroup pendant huit années, n’a pas été désigné uniquement selon le bon vouloir des chefs d’États, comme ses prédécesseurs. Il est le candidat choisi par le parti qui a remporté les élections européennes de mai 2014, à savoir le Parti populaire européen de centre droit (PPE). Il a été investi par le Parlement européen grâce à une grande coalition qui réunit sociaux démocrates, PPE et libéraux (ALDE) et dont sa Commission est le reflet.

 

Une équipe politique

 

Homme politique avant tout, Jean-Claude Juncker a tenu à constituer une Commission autour de personnalités capables d’agir de manière indépendante tant vis-à-vis des pouvoirs politiques des États que des services administratifs de la Commission. Comprenant cinq anciens premiers ministres et 19 anciens ministres, plus que jamais la Commission regroupe des poids lourds politiques, dont certains ont quitté leur fonction pour œuvrer en son sein. En plus d’en finir avec le « recyclage européen », Jean-Claude Juncker a tenu à modifier en profondeur le fonctionnement interne de l’institution afin de favoriser le travail transversal et sortir de la « logique de silo » qui n’est plus appropriée par rapport à la complexité des enjeux actuels. L’apparition de six vice-présidents chargés chacun d’une priorité politique et d’animer une équipe de commissaires vise précisément à décloisonner les compétences. Parmi les noms à retenir dans le domaine social, il y a celui de Jyrki Katainen, l’ancien premier ministre finlandais, qui est le vice-président en charge de l’Emploi, de la Croissance, de l’Investissement et de la Compétitivité, la première des priorités de Jean-Claude Juncker. M. Katainen doit travailler de concert avec un autre vice-président, également ancien premier ministre mais de Lettonie, Valdis Dombrovskis, en charge de l’euro et du dialogue social. Tous deux devront impulser des initiatives visant à garantir que la coordination des politiques économiques débouche véritablement sur une amélioration de la compétitivité et de la croissance, mais aussi sur des résultats tangibles en matière d’emploi. Mais il ne faut pas oublier, l’ancien ministre des Finances français, Pierre Moscovici, et la chrétienne démocrate flamande, Marianne Thyssen, respectivement commissaire aux Affaires économiques et commissaire aux Affaires sociales. Toute cette fine équipe sera chargée de mettre en œuvre le programme social du président Juncker.

 

Remettre le social au cœur du projet européen

 

Vu le contexte, l’urgence est de donner rapidement des perspectives aux 25 millions de chômeurs, « ce 29e État européen qui est en train de se constituer », selon les propres termes de Jean-Claude Juncker. Pour cela, la future Commission ne se départira pas de la doxa de la réduction des déficits publics. Le corset des règles de désendettement des États et des politiques d’austérité, renforcées au lendemain de la crise de la dette grecque, ne sera pas desserré, mais il sera assorti d’un volet « croissance » qui prendra la forme d’un plan d’investissement de 300 milliards d’euros sur trois ans. Cet argent sera mobilisé pour financer des projets d’infrastructure et préparer l’UE aux défis des nouvelles technologies ou encore de l’économie verte et des transitions professionnelles.

Jean-Claude Juncker a aussi pour ambition de doter l’UE d’un « triple A social ». C’est donc un retour aux fondamentaux de l’Europe que veut amorcer celui qui convoque très souvent la figure tutélaire de Jacques Delors (président de la Commission européenne de 1985 à 1995). Reprenant l’esprit des pères fondateurs de la CEE en 1957, qui ont mis au cœur de la construction européenne le progrès social, le nouveau président de la Commission s’est engagé à travailler autant au développement économique de l’UE qu’à son développement social. Dans le contexte économique d’aujourd’hui, l’enjeu principal est d’assurer que les réformes demandées aux États (notamment celles du marché du travail) et les efforts supportés par les populations (dans le cadre du respect du seuil de 3 % de déficit public) soient soutenables socialement et ne deviennent pas eux-mêmes sources de déséquilibres, en contribuant par exemple à augmenter le taux de pauvreté ou la précarité.

 

Le président du dialogue social

 

Enfin, celui qui se présente comme le « président du dialogue social » veut également restaurer le partenariat social, parfois mis à mal par le rythme effréné des réformes menées dans certains pays. Ce dialogue social à tous les niveaux doit permettre aux acteurs de s’approprier ces réformes et qu’elles ne soient plus perçues comme un diktat bruxellois. Réconcilier le citoyen avec le projet européen est donc la mission première, et ultime, de cette Commission européenne qui se qualifie elle-même de celle « de la dernière chance ».

 

 

 

Marie-Noëlle Lopez, directrice de Planet Labor

 

 

Planet Labor est une agence de veille sociale européenne et internationale qui alerte ses abonnés sur les évolutions normatives dans tous les pays de l’Union européenne et les principaux pays du monde ainsi que sur les problématiques émergentes et les nouvelles pratiques RH. Disposant d’une base de données unique sur les normes sociales nationales, européennes ou internationales et s’appuyant sur un réseau international de correspondants et d’experts, Planet Labor réalise également des études de droits et pratiques comparés pour préparer les projets d’implantation, les initiatives en matières RH et les négociations nationales ou internationales. Elle est également présente sur le terrain de la formation sur des sujets transnationaux à destination des managers comme des représentants au comité d’entreprise européen.

 

L’article publié en partenariat avec la revue Personnel de l’ANDRH

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