A l’heure de la digitalisation du travail, plus question de faire l’impasse sur les outils informatiques. La formation, comme le reste, s’adapte à cette nouvelle norme et c’est le digital learning manager qui est en charge de cette mission. Pour résumer, il est celui qui, au sein de l’entreprise, conçoit et diffuse des formations notamment en utilisant le digital et des plates-formes LSM (Learning Management System). En ce sens, il est une évolution de l’e-learning manager. « La différence, c’est que le DLM doit repenser l’expérience apprenante, explique Laëtitia Benet, Digital Learning Ambassador chez Abilways, un groupe multi-spécialiste dans la formation professionnelle. Il doit prendre en compte un dispositif multimodal. Cela comprend aussi bien la formation en présentiel et le blended learning. »
Mesurer de l’efficacité des actions
Pour être le plus pertinent possible dans son travail, il est chargé d’évaluer les besoins des salariés, aussi bien du point de vue du contenue que de la forme. « Il part d’un problème de compétence chez un salarié et à partir de ce constat, il conçoit une solution pédagogique, explique Antoine Amiel, co-fondateur de LearnAssembly. Il travaille en mode gestion de projet qui peut inclure de l’audio, du visuel et de la production de contenus high tech. » L’évaluation des besoins des salariés se réalise également par le biais des entretiens annuels avec les managers.
Le DLM doit aussi chercher à savoir si les outils de formation mis en place sont pertinents. Non seulement il doit parvenir à « vendre » ses programmes aux salariés en les rendant attractifs, mais il doit aussi utiliser des outils de monitoring pour en tester l’efficacité. En ce sens, la fonction se rapproche de celles du marketer et du communiquant. « Il doit utiliser des systèmes de tracking pour savoir si les participants sont actifs, souligne Laëtitia Benet. Cela permet d’interpréter ce qu’il se passe dans l’entreprise. »
Être à l’affut des nouvelles tendances du learning
Ainsi, il est l’un des adjuvants du changement au sein d’une structure, son rôle devient donc de plus en plus stratégique. Alors que la formation était le parent pauvre des RH, le DLM tend à lui donner ses lettres de noblesses : il est celui qui maintient les collaborateurs performants. « Si les salariés ne sont pas bien formés, on en vient à faire des plans de départ, illustre Antoine Amiel. Le DLM doit arriver à développer la culture de la formation au sein de l’entreprise avant qu’elle ne se retrouve au pied du mur avec des salariés inemployables. » Pour ce faire, le poste de DLM comprend un large travail de veille : il doit se tenir au courant des nouvelles tendances. « Il travaille avec des modalité qui vont être obsolètes dans un mois. Il faut qu’il observe ce qu’il se passe pour être capable de les remplacer très vite », poursuit Laëtitia Benet.
C’est plutôt au sein des grands groupes que l’on emploie les DLM. Ils travaillent en direct avec la direction de l’innovation, le directeur des systèmes d’information (DSI) ou avec toutes personnes qui se penchent sur le management du changement ou de l’implantation de la culture digitale dans l’entreprise. Selon LearnAssembly, les rémunérations des DLM se situent plutôt entre 40 000 et 60 000 euros annuels hors variable.
Chloé Goudenhooft
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