Beaucoup nous interrogent sur ce que nous pensons de la nomination à la tête du ministère du travail d’une «consœur». Quelque part la question nous surprend et en même temps la personne nous rassure. In fine, comme professionnels des ressources humaines, la question qui nous est posée, ne serait-elle pas finalement sur la compétence pour détenir un portefeuille ministériel dans le domaine de compétences. Ce qui avouons-le pourrait s’appliquer à chaque ministère comme c’est le cas dans nos organisations.
Même si Madame Muriel Pénicaud a assuré des fonctions de direction générale ces dernières années, elle a exercé une partie de sa carrière dans les ressources humaines, ce qui signifie, qu’elle a vu et/ou agit comme nous le faisons aujourd’hui dans nos organisations, même si chez Danone, elle n’était pas dans l’opérationnel pur comme DGRH notamment. Cependant, elle a ce que l’on appelle la compétence, qui au-delà de la connaissance (savoir, savoir-faire, savoir-être) est le fait de l’avoir mobilisée en situation de travail. Elle connait également l’arcane des cabinets ministériels et les politiques, ce qui est un plus car on ne peut rien faire seul. D’ailleurs JF Kennedy le disait d’une jolie manière : «l’art de la réussite est de savoir s’entourer des meilleurs», il faut donc une équipe pratiquant l’art de l’intelligence collective avec la compétence associée. Le désir de bien faire est indispensable dans les fonctions ministérielles, car on a déjà vu des ministres déçus par leur portefeuille et cela se perçoit sur le terrain (c’est la même chose dans les organisations), mais comme le temps est compté, disposer des prérequis est facilitant.
Comme DRH d’une ETI de plus de 1000 salariés, je représente la société civile qui souhaite la réussite des projets qui sont gagnants gagnants pour nos organisations, nos salariés, nos différentes parties prenantes, et in fine pour la compétitivité de notre pays. Le maitre mot de toute réforme devrait se résumer en quelques mots clés ; simplicité, transparence, dialogue et surtout principe de réalité. La citation « l’enfer est pavé de bonnes intentions », nous le vivons parfois dans des textes écrits par des personnes de qualité mais ne connaissant pas la réalité du terrain avec des mesures difficilement applicables.
En conclusion, Madame La Ministre du travail est une professionnelle qui a les qualités requises désormais elle doit disposer du temps nécessaire pour agir, et surtout d’un environnement favorable qui lui en laisse l’opportunité.
Laurence Breton-Kueny