Après l’accès à l’information pour tous, l’accès au savoir et à la formation pour tous. Les cours en ligne ouverts et à tous ou MOOCs (Massive Open Online Courses) plongent définitivement l’enseignement et la formation dans la sphère numérique. Gratuits et donc très compétitifs, ils permettent de se former gratuitement n’importe où en utilisant les meilleures sources et les meilleurs professeurs. Le taux d’abandon reste encore élevé et la certification pas encore bien organisée mais les MOOCs risquent de rapidement évincer les formations locales. Le paysage de la formation et de l’éducation va être fortement chamboulé à terme par la puissance de diffusion de ses nouvelles méthodes collaboratives d’apprentissage.
Les plateformes d’éducation en ligne ont vocation à prendre des positions de marché dominantes. À l’instar des plateformes de streaming comme Youtube, des réseaux sociaux ou encore les places de marché dont Amazon market place, les MOOCs se répandent rapidement au sein des universités et commencent à de développer en entreprise. Les grands acteurs de l’Éducation, l’Université d’Harward, le MIT (Massachusetts Institute of Technology), mais aussi Orange, Google ou encore le Ministère de l’enseignement supérieur, se sont mis sur le créneau et proposent aujourd’hui des solutions abouties de formation en ligne. Les coûts étant fixes, le potentiel de rentabilité est extrêmement fort après les investissements de départ. Le marché pourrait se structurer en quasi-monopole sur le modèle de Google.
Les enjeux sont importants puisque une situation quasi-monopolistique pourrait voir une capture des compétences et une capitalisation des savoirs entre les mains de quelques leaders. D’ores et déjà certains prévoient d’utiliser ces cours en ligne pour attirer les hauts potentiels. Très vite, les MOOCs vont permettre d’attirer et de recruter les talents, à l’instar des assessment centers ou serious games qui, par la mise en situation, permettent d’identifier et de tester les compétences. Déjà des firmes américaines y songent. La vraie guerre des talents ne fait que commencer …
Christel Lambolez