Dans le cadre de sa transformation, Safran Université a mis en place un plan d’innovation afin que chacun des collaborateurs du Groupe puisse devenir un transmetteur de savoirs.
Interview de Jean-Roch Houllier, Head of Learning & Digital, groupe Safran
Quelles sont les actualités de Safran en matière de formation ?
Notre plan de transformation a été lancé il y a deux ans et comprend trois piliers qui sont en cours déploiement avec de nombreux projets et réalisations.
Le premier pilier vise la montée en compétences des collaborateurs notamment par l’indexation de nos formations sur les besoins de nos métiers et les compétences associées. La crise a tout particulièrement amplifié les phénomènes de reconversion et l’entreprise doit permettre à l’heure actuelle de faciliter les mobilités en interne. Notre deuxième pilier repose sur l’expérience collaborateur. Nous proposons ainsi des modalités d’apprentissage différentes en fonction des profils et populations. Les salarié(e)s peuvent désormais choisir des formules de délivrance de formation en présentiel, distanciel ou en blended. Nous leur proposons ainsi une offre à la carte en fonction de leurs centres d’intérêt et besoins par rapport à leur métier ou leur désir d’évolution professionnelle. Le troisième pilier concerne l’entreprise apprenante avec une mise à disposition des outils collaboratifs. Selon nous, chaque salarié sait quelque chose et peut contribuer à la création et à la transmission des savoirs.
De quelle façon les collaborateurs sont-ils contributifs de l’organisation apprenante ?
On mise sur chaque collaborateur comme s’il était un transmetteur potentiel de savoir. Nous avons également lancé un plan d’innovations pédagogiques et digitales dont le principe repose sur la professionnalisation et l’automatisation de l’ensemble des formateurs. Nos équipes ont opéré une sélection d’outils performants et des formations d’accompagnement sont mises en place afin de faire monter en puissance nos productrices et producteurs de savoirs. Aujourd’hui, 400 personnes ont par exemple été formées à l’art d’animer une classe virtuelle.
La crise pandémique a accéléré la digitalisation de la formation puisqu’il était crucial d’assurer une continuité pédagogique. Les usages se sont développés fortement et les collaboratrices et collaborateurs sont entrés dans un processus de professionnalisation permanent et développent continuellement leur employabilité, souvent sans s’en rendre compte.
Comment Safran peut-il répondre aux besoins d’évolution professionnelle de l’ensemble des salariés au niveau mondial ?
L’internationalisation de nos activités nous met au défi de délivrer une formation de même niveau et aux modalités multiples partout dans le monde. Notre politique et plan de transformation portent cette nouvelle ambition. Nous travaillons actuellement à ce déploiement de formations partout dans le monde où est présent Safran. Plus généralement, notre Université se positionne comme un centre d’expertise avec une logique de services auprès de l’ensemble des sociétés de notre Groupe. Nous développons les compétences des salariés du groupe et formons dans le même temps tous nos collègues à l’art de produire et transmettre les savoirs. Ainsi, je pense que le futur sera dans la décentralisation du learning, c’est-à-dire le principe d’une approche collaborative de la production, du partage et de la transmission des savoirs.
Propos recueillis par Christel Lambolez