Le gestionnaire de paie est l’un des « vieux » métiers de la fonction RH. Pour cette raison, la formation initiale pour accéder à la fonction est bien fournie. « Pour se former sur le poste, il y a plusieurs possibilités, détaille Stéphanie Correia, managing consultant de la division ressources humaines et paie de Walters People. Il est possible de commencer avec un bac pro si on a une spécialisation RH. » On peut aussi accéder au métier avec un DUT en finance ou même un BTS comptabilité qui permet de développer des compétences liées à la paie. C’est le cas aussi des licences et masters RH, voire des licences et masters AES (administration économique et sociale) avec option RH. Selon la spécialiste, nombre de gestionnaires de paie sont aussi issus de parcours de reconversion. « Ils peuvent venir d’horizons vraiment différents. Nous avons pu recruter des anciens fleuristes, des comptables, des chefs d’entreprise… C’est en réalisant un bilan de compétence qu’on les a orientés vers la paie. »
Connaissance de règles spécifiques
Pour se reconvertir, des formations peuvent aussi être suivies auprès de l’Afpa (L’Agence nationale pour la formation personnel des adultes) ou de l’Ifocop (Institut de formation commerciale permanente). Seulement, les entreprises cherchent en général des profils rapidement opérationnels et ont plutôt tendance à opter pour des professionnels qui ont déjà de l’expérience. Les mutations très rapides du métier d’un point de vue législatif comme technologique expliquent cette demande de pratique terrain. « Quelqu’un qui fait de la paie depuis 15 ans saura toujours faire de la paie, commente Sébastien Laboutade, directeur des ressources humaines du groupe Ourry, en charge du transport de déchets. Le métier consistera toujours analyser le travail d’un salarié pour calculer son bulletin de paie. Mais il faut être en veille pour suivre les évolutions et se former en continue pour être capable d’utiliser les nouveaux logiciels. »
Quant aux qualités recherchées chez les gestionnaires de paie, elles reposent de ce fait sur les compétences techniques. « Il faut qu’ils aient une bonne connaissance de la législation sociale, des règles spécifiques et doivent faire un travail de veille pour suivre toutes les évolutions, précise Stéphanie Correia. Par exemple, quelqu’un qui travaille dans une entreprise de métallurgie devra maîtriser la convention collective propre à ce secteur. » La spécialiste explique aussi l’importance de maîtriser l’établissement des déclarations sociales. « Cette compétence donne de la valeur à un profil, elle est très attendue. »
Résistance au stress
Pour se plaire dans le métier, il faut bien sûr un goût pour les chiffres et maîtriser les logiciels spécifiques à la paie. « Nous devons les paramétrer nous-mêmes, illustre Saïd Bouaouda, gestionnaire de paie qui travaille pour une entreprise de transport*. Si c’est bien fait, alors votre paie est facile à réaliser, mais s’il y quelque chose qui a été mal réglé, ce sera plus compliquer. » Selon le professionnel, le gestionnaire de paie doit bien sûr faire preuve de rigueur, mais aussi de discrétion du fait de la confidentialité des données qu’ils manipulent.
Le gestionnaire de paie doit aussi avoir des bonnes qualités relationnelles et savoir se montrer pédagogue pour expliquer le contenu des bulletins de salaire. « Il doit aussi avoir une certaine résistance au stress, mentionne enfin Stéphanie Correia… Chaque fin de mois, il doit préparer les feuilles de paie et s’assurer que tout est effectué dans les temps. Si un salarié n’a pas sa fiche de paie, c’est une catastrophe ! »
Chloé Goudenhooft
* L’entreprise a voulu rester anonyme.