Nouveau rôle clé de la formation, le digital learning manager est en charge de concevoir des programmes qui intègrent le digital pour répondre au besoin d’évolution continue des salariés. Selon une enquête mené par LearnAssembly, les DLM proviennent de parcours variés. 40 % d’entre eux ont suivi un cursus autre que celui des écoles de commerce, d’ingénieur, d’IEP ou de filière technique et seuls 15 % proviennent du monde des sciences de l’éducation. Certains sont plutôt issus du monde des RH. Nombre sont ceux qui se sont formés tout seuls. « J’ai fait une école de commerce, puis j’ai travaillé dans un groupe qui a pour cœur de métier la formation professionnelle, illustre Laëtitia Benet, Digital Learning Ambassador chez Abilways, un groupe multi-spécialiste dans la formation professionnelle. J’ai appris sur le tas en proposant des dispositifs de formation qui inclut le digital learning. »
Néanmoins, il existe de plus en plus de formations qui ouvrent les portes de cette fonction. Selon Elodie Primo, CEO du site suisse Mindonsite.com, spécialiste du Digital learning, le Tefca (Technologie de l’éducation et de la formation) de l’Université de Genève permet de se former sur les techniques du métier. « En France, il existe aussi un Mooc qui permet d’obtenir un diplôme de l’Université Paris Descartes », précise-t-elle. Les professionnels du secteur évoquent aussi la formation proposée par Unow comme une référence valable. Enfin, une formation certifiante est proposée par Abilways et l’organisme de formation Efe. Cette certification s’obtient aussi par validation des acquis de l’expérience. Ces offres s’adressent surtout à des chargés de formation, des chargés de projet e-learning, des responsables de formation, des e-learning managers ou encore des DLM qui souhaitent affiner leur pratique.
Comprendre les attentes de fonds et de formes des salariés
A ce jour, les DLM sont plutôt des trentenaires qui ont un à deux ans d’expérience. Il s’agit de professionnels qui s’intéressent à la formation, capables de s’auto-former et de suivre des Moocs. En termes de soft skills, le DLM est un peu à mouton à cinq pattes. « Il s’agit d’un homme ou d’une femme orchestre », illustre Elodie Primo. Il faut, bien sûr, une appétence pour l’informatique et le digital. Le DLM doit aussi être curieux et être à même de se tenir au courant des l’évolution des outils de formation.
« Le DLM doit aussi faire preuve de pédagogie, précise Laëtitia Benet. Il doit être capable de se mettre à la place d’un apprenant et doit avoir suffisamment d’empathie pour savoir ce qu’il attend, qu’il s’agisse de la génération Millenium ou Y ! ». Cette capacité à comprendre les attentes des salariés est aussi nécessaire pour proposer des outils et des méthodes de formation adaptés. « Certains personnes ne sont pas toujours prêtes à accueillir des formations à distance, le digital learning ne convient pas à tout le monde. Le DLM doit donc ne pas avoir d’œillère et doit pouvoir proposer une offre adaptée », explique Élise Jacquin, digital and innovation learning manager chez AirFrance.
La formation continue et à portée de main
Les compétences du DLM sont également proches de celui d’un marketeur. La data devient un outil pour traduire les besoins en formations des salariés et pour savoir si les modules proposés sont les bons ou pas. « Le tracking va lui permettre de savoir si les actions fonctionnent, précise Laëtitia Benet. Il doit aussi prendre connaissance de la bonne complémentarités des canaux on line et off line et de tout ce qui va concerner le mobile learning. L’enjeu du digital manager est de permettre aux salariés de se former à tout moment et à portée de main. » Enfin, le DLM doit avoir les atouts d’un bon communicant. « C’est une job très riche qui doit toucher à beaucoup de monde, rappelle Antoine Amiel, co-fondateur de LearnAssembly. Or, les salariés ont une surcharge d’information. Ils sont très sollicités, reçoivent beaucoup d’emails. Il faut savoir construire un plan de communication animé pour attirer leur attention. »
Chloé Goudenhooft