Evolution des métiers des ressources humaines, le chief happiness officer peut tout à fait avoir suivi une formation classique dans le secteur. Néanmoins, il doit faire preuve de compétences dans le management humain et peut être issu de l’opérationnel, voire de formation d’ergonome ou de psychologue dans des structures qui utiliseront plutôt le terme de la qualité de vie au travail.
La fonction de chief happiness officer est une évolution du métier des ressources humaines. Son objectif consiste à redonner la primeur à l’humain au sein de l’entreprise. De ce fait, les formations pour accéder à ce poste peuvent être similaires à celles des parcours RH classiques tels que l’IGS-RH (Institut de gestion sociale), ou des masters d’université comme ceux proposés à Paris Dauphine, avec, en plus, des compétences en matière de talent manager. Toutefois, ce ne sont pas des techniciens qui sont recherchés pour ce type de poste. Les recruteurs peuvent donc s’intéresser à des parcours plus originaux et notamment issus de l’opérationnel. Cela a été le cas d’Ava Virgitti, par exemple, qui a été embauchée comme feel good manager en juillet 2015 au sein du laboratoire Villa Bonne Nouvelle d’Orange. Elle a suivi son cursus universitaire dans une école de commerce. « J’ai commencé ensuite au sein du groupe après un apprentissage en marketing, raconte-t-elle. Après 12 ans sur différents postes à l’international, je suis partie pendant 5 ans travailler sur un projet entrepreneurial en essaimage. J’ai eu la possibilité de revenir sur cette fonction. » Pour occuper ce poste, Ava Virgitti a été formée entre autres en communication non violente et sur du coaching collectif.
Doing by learning
« En terme de qualités et de compétences, il est important d’avoir eu une expérience transversale en tant que chef de projet, par exemple, ajoute la feel good manager. Savoir gérer une équipe, animer des ateliers de groupe sont une bonne base. » Son entreprise met en tout cas en avant le « doing by learning », soit l’apprentissage par l’expérience, pour puiser dans la pratique les bonnes idées. Selon Alexandre Pachulski, Chief Product Officer et cofondateur de Talentsoft, éditeur proposant une solution en mode SaaS de gestion des talents, ces profils hors cursus RH peuvent correspondre à des ingénieurs ou des commerciaux. L’important reste la maîtrise du capital humain.
Profils issus des sciences sociales
Variante du chief happiness officer, le responsable de qualité de vie au travail est le pendant de ce professionnel au sein de structures classiques ayant des exigences spécifiques en terme de sécurité au travail, selon Sophie Hauret, associate business director chez Robert Half. Ils sont notamment présents dans le secteur de l’industrie, du bâtiment, de l’automobile…. Selon l’experte, les profils recrutés pour ce type de poste sont issus de formation en psychologie, notamment en psychologie du travail, ou en ergonomie. « Ils viennent plus de formations des sciences humaines ou sociales, comme ce qui est proposé au Celsa, que des ressources humaines », observe-t-elle. Des professionnels formés comme intervenants en prévention des risques professionnels peuvent aussi correspondre à ce métier.
Chloé Goudenhooft