Pour 91% des salariés français l’égalité des chances en entreprise demeure un sujet prioritaire. Créé en 2012, le Baromètre national de perception de l’égalité des chances en entreprises vise à outiller les dirigeants pour mesurer la perception des salariés afin de construire un dialogue social efficace sur la base d’un diagnostic partagé. Réalisée en ligne par TNS Sofres pour le MEDEF du 15 au 26 mai 2018, l’enquête a interrogé un échantillon de 1 000 personnes, représentatif de la population française salariée du secteur privé et âgée de 16 ans et plus.
Selon le MEDEF, cette étude, réalisée en 2018 pour la septième année consécutive, « permet de rendre compte de la perception des politiques menées en matière de diversité, de leur efficacité et des priorités d’engagement souhaitées par les salariés du secteur privé en France. Elle se distingue par :
– son ambition, qui consiste à tester le climat d’égalité des chances au sein des entreprises françaises et donc la capacité d’inclusion des organisations ;
– son exhaustivité puisqu’elle aborde des thématiques impactantes mais moins souvent perçues telles que : la vulnérabilité, l’apparence physique ou le diplôme initial ;
– un questionnement original dans sa formulation (grâce à des scénarios et mises en situation, par exemple) qui permettent d’évaluer le climat d’égalité des chances sans influencer les répondants ;
– un indice synthétique de la perception de l’égalité des chances, croisé chaque année avec la confiance des salariés en entreprise et depuis 2016, avec la qualité managériale qu’ils perçoivent ».
Focus égalité des sexes
En 2018, le sexe arrive en tête des discriminations perçues de salarié(e)s (20%) avant l’âge (12%), le handicap (10%), l’apparence physique (6%) et le type de diplôme (9%).
Selon l’enquête, « l’année 2018 apparaît comme une nouvelle année où les discriminations en raison du sexe et de la situation familiale inquiètent les salariés. Ainsi : « la peur d’être discriminé en raison de son sexe connaît une augmentation importante (+7 points en un an) passant de la quatrième peur de discrimination générale en 2017 à la deuxième peur en 2018. Comme pour l’année dernière, le genre apparaît comme la deuxième peur de discrimination chez les femmes à 37 % (+9 points en un an) contre 10 % (+5 points en un an) chez les hommes.
Cette augmentation peut s’expliquer en partie par le contexte particulier de l’année 2017 avec le scandale de l’affaire Weinstein. Le mouvement « Metoo » a fait émerger une peur de discrimination plus importante chez les jeunes générations. En effet, ce sont principalement les personnes de 16 à 24 ans à 37 % qui éprouvent la peur d’être discriminées en raison de leur genre, contre 11 % en 2017 sur la même population. »
Par ailleurs, « l’indice de facilité de carrière des mères d’enfants en bas âge connaît cette année un recul de 3 points, passant de 88 % en 2017 à 85 % en 2018.
Promouvoir une femme à un poste à hautes responsabilités étant jugé possible à seulement 78 % en 2018 (-5 points en un an).
La situation familiale est la quatrième peur de discrimination générale (20%/+9 points en un an) est la troisième peur de discrimination pour les femmes (28 %/+9 points en un an). Cette peur connaît également une augmentation importante du
côté des hommes (13 %/+7 points en un an) ; le scénario où un parent divorcé se voit refuser un poste en raison de sa situation familiale est jugé probable pour 53 % des personnes interrogées quand le parent est une femme et 48 % des personnes interrogées quand le parent est un homme ; enfin, le premier perturbateur d’ambiance en entreprise est cette année encore les allusions à caractère sexuel à 16 %. »
Permettre aux entreprises de mieux percevoir la réalité des discriminations perçues par les craintes les salarié(e)s. Leur perception a un fort impact en matière d’engagement et de qualité de vie au travail. Il est important pour les chefs d’entreprise de bien identifier en amont les dérives et de mettre en place les mesures préventives.
Alice Picard