Sachant que la technologie exprime concrètement la relation entre l’Homme et le monde physique matériel, il faut trouver la bonne articulation entre les différents A.I.S (Actifs Immatériels Stratégiques) de l’activité innovante de l’entreprise.
Ainsi, pour pouvoir piloter et gouverner efficacement une entreprise innovante, donc fortement dépendante de domaines technologiques, il y a lieu de tenir compte et de suivre de près, les actifs immatériels technologiques qui expriment la manière de maîtriser les avancées techniques et de les exploiter en vue de nouveaux usages bénéfiques pour le plus grand nombre, ce en liaisons étroites avec les autres actifs immatériels qui expriment la relation entre des groupes humains (entreprises, collectivités, etc.) et la manière de les rendre pérennes, dont, en particulier, l’écosystème fondamental entourant un ou plusieurs des domaines technologiques clés pour l’entreprise tant géographiquement que via des réseaux professionnels mondiaux : universités, chercheurs, grands groupes, ETI, PME et Start-up, banques et investisseurs en capital-risque et capital développement, organismes publics de soutien, accès privilégié à certaines infrastructures, etc.
L’analyse économique a traité selon deux directions les actifs technologiques : l’une les assimilant à des « quasi actifs financiers » correspondant plutôt à la vision de la technologie comme «informations indifférenciées», l’autre considérant la technologie comme l’actif très largement spécifique d’une organisation.
On a longtemps considéré dans le système dit de production de masse que les grandes firmes ont adopté des stratégies d’investissement dans la stricte logique du «portofolio selection», précisément, de manière à minimiser leurs risques financiers. L’investissement externe n’est pas alors effectué dans le but d’accroître les synergies dans le domaine de l’innovation ou des processus de fabrication, mais dans le but de réduire la dispersion de la valeur de leurs actifs au cours de cycles d’activité.
Dans la phase de croissance post fordiste, avec le schéma d’industrialisation associé au modèle dit de « Lean production», les compétences technologiques sont explicitement reconnues, car elles sont au cœur du nouveau schéma d’organisation qui doit développer le plus rapidement et le plus efficacement des nouveaux produits et services associés.
Toutefois, il est clair aujourd’hui que la nouvelle croissance ne peut dépendre seulement de la diffusion d’une nouvelle forme d’organisation micro-économique de la production et de l’innovation (Lean production based firm).