Pouvez-vous nous présenter la CNAV et ses enjeux RH ?
La Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV) est un organisme de service public qui pilote le réseau des Carsat qui gère plus de 14 millions de retraités et plus de 18 millions d’actifs. Nous sommes confrontés à de nombreux défis en matière RH comme l’intégration des salariés du régime des indépendants (RSI) ou demain la mise en œuvre de la réforme sur les retraites. Nous allons passer au niveau national de 13 000 à près de 15 000 personnes.
Il y a une réelle prise de conscience à l’heure actuelle que la RH doit se renforcer dans une période de transformation majeure. De nombreuses réflexions sont en cours sur la transformation de nos métiers et la transformation managériale. La CNAV emploie 3 500 salariés en Île-de-France et sur Tours et pilote l’ensemble du réseau des Carsat et CGSS. Cela représente 140 métiers qui couvrent des secteurs aussi divers que la retraite et la relation client, la gestion comptable et financière, le pilotage de la performance, les systèmes d’informations… Nous avons un grand défi en matière de digitalisation et nous devons développer nos compétences en matière d’analyse data.
Historiquement, nous n’avions pas de DRH groupe pour l’assurance retraite mais une direction de l’animation du réseau des DRH composée d’une quinzaine de personnes et une DRH opérationnelle. Nous sommes en train de créer cette direction groupe dont la responsabilité m’est confiée. Je souhaite mettre en place une hybridation entre les fonctions de DRH opérationnel et de DRH groupe afin de proposer une offre de services RH en phase avec les problématiques de terrain et les enjeux stratégiques de l’Assurance retraite. Nous avons mis en place le Comité Social et Économique (CSE) qui va favoriser l’agilité dans la gestion du dialogue social avec une seule instance. On va passer de 160 réunions annuelles à 12 ! Nous avons créé des représentants de proximité afin de renforcer l’écoute et les échanges. Je crois beaucoup à la symétrie des attentions qui prend en considération les salariés autant que nos clients externes, les assurés français.
Quels sont vos challenges en matière de gestion des compétences ?
En Île-de-France, nous employons 2 000 salariés qui gèrent 21% des retraites. Nous dispensons chaque année plus de 5 000 formations. Aucune école ne forme à la retraite en France et c’est à nous d’assurer la montée en compétences de nos collaborateurs. De plus, nous devons faire face à des problématiques de renouvellement générationnel puisque nous avons eu près de 900 départs à la retraire entre 2014 et 2017. A l’heure actuelle, nous embauchons chaque année près de 200 personnes en CDI, presque autant en CDD, et favorisons les mobilités internes, environ 350 par an. Certains de nos métiers disparaissent à cause de l’automatisation des tâches, mais d’autres voient le jour avec le développement des services en ligne proposés aux retraités et aux actifs qui désirent obtenir des renseignements.