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mardi 16 avril 2024

Invivo transforme le monde agricole avec le numérique

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Sébastien Graff est en poste chez PSA depuis 9 ans, chargé des relations sociales, lorsqu’un chasseur de têtes le contacte en 2008 pour lui proposer de rejoindre Invivo, premier groupe coopératif agricole français*, qui pèse aujourd’hui de 6,4 milliards de chiffre d’affaires et emploie 10 000 salariés dans 34 pays.   «Bien que ne connaissant pas le secteur, le coup de foudre a été immédiat, raconte-t-il, et trois raisons m’ont poussées à accepter. La personnalité du directeur général de l’époque, Patrice Gollier que j’ai rencontré lors du processus de recrutement, l’entreprise elle-même qui se trouve à la croisée de nombreux enjeux de société, et enfin la « page blanche » qui m’était donnée à 37 ans, pour la mise en place d’une DRH Groupe ».

A l’époque, Invivo est un conglomérat de 120 sociétés diverses sans réels liens entre elles et Sébastien Graff se voit doté d’une double casquette : celle de DRH adjoint auprès du DRH proche de la retraite, et celle de responsable des RH de la divisions Santé et Nutrition Animale d’Invivo en passe d’acquérir une grosse entreprise, qui va faire basculer le groupe de 1 200 à presque 5 000 collaborateurs. Il est également chargé par Patrice Gollier d’organiser le groupe et de commencer son internationalisation.

Six mois après son arrivée, Sébastien Graff devient le DRH d’Invivo.  Entre 2008 et 2014, nous avons organisé le groupe, se souvient-il, avec construction des divisions métiers – agriculture, nutrition et santé animale, retail et vin -, leur hiérarchisation, la mise en place des processus budgétaires et d’un organigramme, la création de la DRH…». Dans les mêmes temps, le groupe s’internationalise. Il passe d’une quarantaine de collaborateurs à l’international, en Italie et en Espagne, à 4 500, par des croissances externes au Brésil, au Mexique, au Vietnam, en Thaïlande et en Afrique du sud.

2014 marque une nouvelle étape dans le développement du groupe, avec l’arrivée aux commandes d’un nouveau directeur, Thierry Blandinières qui lance le plan « 2025 by InVivo » et charge Sébastien Graff de son déploiement.  «Le challenge était de bâtir une stratégie globale et d’atteindre une taille critique suffisante pour peser de tout notre poids dans la défense des intérêts des agriculteurs français », explique le DRH. En dix ans, le groupe ambitionne de doubler son chiffre d’affaires et de devenir un champion français de dimension internationale pour redonner à l’agriculture française et la coopération agricole toute leur place dans la chaîne de valeur alimentaire mondiale.

La transformation digitale du business

Dans le plan « 2025 by Invivo » figure un programme de transformation numérique baptisé « Invivo Tech 2020 », qui a pour but d’accélérer la croissance du groupe. Pour les huit leviers** de transformation numérique qu’il y décline, Sébastien Graff a reçu le « Prix 2017 de la transformation numérique de la DRH », décerné par l’ANDRH. « Concernant le changement de pratiques, notre première initiative a été de faire déménager nos équipes d’un immeuble datant des années 1970 situé dans le 16ème arrondissement de Paris à une tour ultra moderne à La Défense, raconte-t-il. Elles y travaillent dans des espaces ouverts, végétalisés, lumineux et hyper connectés ».

La deuxième étape a été la dématérialisation des processus. « Nous avons supprimé toute circulation de papiers dans l’entreprise, jusqu’au symbolique bulletin de paie, déclare Sébastien Graff. A l’entrée de notre siège à La Défense une « cellule de démat » centralise tous les courriers de La Poste, de nos fournisseurs, de nos clients, et les numérise pour les intégrer dans les flux en interne ». Les documents émis vers l’extérieur sont également dématérialisés. « Cela a généré quelques problèmes de compétences et il a fallu convaincre, former, et accompagner les salariés, souvent au travers de démarches ludiques », précise le DRH.

« La transformation numérique ne s’applique pas qu’à nos fonctions « régaliennes, souligne Sébastien Graff. Nous consacrons 80% de notre énergie à apporter à notre business tous les leviers de progrès générés par le numérique ». Lors du dernier salon de l’Agriculture, Invivo a ainsi annoncé la constitution d’un réseau de 1 000 fermes numériques (fermes Leader) dans lesquelles l’ensemble des nouvelles techniques de l’agriculture de précision seront testées.

« En 2014, aucun salarié d’Invivo ne travaillait sur les métiers du digital et du business numérique agricole, raconte Sébastien Graff. Aujourd’hui, ils sont plus de 300 à exercer dans l’édition de logiciels, l’agriculture de précision, le community management, l’animation de nos plate-formes… ». Et quelque 50 000 exploitations agricoles françaises utilisent déjà les solutions de SMAG (Smart Agriculture), la filiale d’édition de logiciels d’Invivo.

« Au niveau structurel, nous avons complètement « écrasé » les niveaux hiérarchiques et fait du groupe une entreprise « flat » où tout le monde se côtoie et travaille en mode projet, que ce soit entre collaborateurs ou avec les start-up de l’écosystème », précise-t-il.

Les challenges à venir d’  « Invivo Tech 2020 » ? Fédérer son réseau de fermes numériques et bâtir une plate-forme digitale transversale pour y mettre à disposition des coopératives françaises les outils numériques nécessaires à leur business avec les agriculteurs.

Patricia Dreidemy

 

* 220 coopératives et 300 000 agriculteurs

** Diffuser la culture numérique par un changement des pratiques, favoriser les nouveaux modes de travail collaboratifs et à distance, servir la communication à l’international, manager les talents, accompagner les intrapreneurs, s’ouvrir à l’écosystème des start-up, intégrer de nouvelles entreprises, mettre en place un collectif offensif et solide

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