Tribune de Loïc Le Morlec, expert des organisations.
On associe aisément l’intelligence collective à l’esprit start-up où tout est à imaginer, à inventer, à créer. Dans ce contexte d’innovation totale, l’intelligence collective contribue au développement des talents individuels, des intelligences, ces talents nourrissant de nouveau celle-ci dans un cercle vertueux de co-apprentissage, de co-développement et de performance.
Avec la mondialisation, l’ubérisation, l’avènement du digital, l’économie collaborative, on a un peu trop vite considéré que tout serait à réinventer dans un monde désormais accéléré, «disrupté», devenant ainsi une gigantesque start-up.
Si effectivement on trouve des secteurs touchés par l’Ubérisation, on est à mille lieux du raz-de- marée annoncé il y a quelques mois. Pire, Uber est passé de symbole de cette nouvelle économie à celui d’un capitalisme effréné, entraînant des chauffeurs dans un presque esclavagisme moderne, ne parvenant pas malgré tout à équilibrer un business model (UBER est structurellement à perte) dont la finalité est bien de supprimer l’ «Homme», espérer le remplacer au plus vite par la machine pour trouver enfin une rentabilité.
Si tout est effectivement à inventer dans une start-up ce n’est pas le cas dans les Grands Groupes.
On rappellera que pour eux la mondialisation a déjà commencé depuis des décennies. Et si l’accélération du temps est une réalité pour tous, la vitesse, elle, est propre à chaque marché voire positionnement sur le marché. Qu’inspirerait par exemple cette accélération du temps aux business proposant des contrats clients de 30 ans (oui cela existe encore) ?